mardi 26 mai 2015

Exposition au centre d’art de Lobozounkpa : Trois regards croisés sur le capitalisme



Charly d’Almeida, Niko et Théodore Dakpogan, trois artistes plasticiens, une seule démarche (la récupération) pour parler d’un phénomène, le capitalisme. Trois artistes, trois techniques et trois visions différentes du  capitalisme. Il s’agit pour ces plasticiens qui ont accouché des œuvres lors d’une résidence d’un mois d’apprécier le capitalisme. Chacun y est alors allé à sa manière...

Charly d’Almeida, de la toile à la sculpture métallique pour parler du capitalisme, le pas est vite franchi. La démarche est nouvelle chez cet artiste et l’inspiration est profonde. Charly qu’on peut désormais appeler "artiste garagiste" s’est intéressé à la mécanique pour approuver le capitalisme. Aussi dur que les métaux utilisés, le capitalisme est le bonheur pour cet artiste et s’impose donc à qui veut mieux vivre. «Le capitalisme doit s’entendre comme une recherche de pouvoir vivre mieux dans notre réalité», a-t-il indiqué. Etre plus humble pour bien vivre, c’est cet accent positif du capitalisme propulsant vers l’avenir qui se lit sur les œuvres de cet artiste.
Si Charly approuve le capitalisme en utilisant les métaux durs, Théodore quant à lui, utilise des ustensiles de cuisine d’une époque donnée pour dénoncer le phénomène. Il a utilisé la faïence en voie de disparition pour montrer que le capitalisme est de passage. Autrefois, la faïence était un bijou, mais de nos jours, elle est remplacée par des plastiques et autres objets plus modernes. Dans le capitalisme, Théodore Dakpogan voit autrement les nouvelles technologies. Le téléphone est ainsi pour lui ce débranchement de l’âme au profit d’un univers d’ondes qu’on ne maîtrise plus. Technologies fonctionnelles certes, mais Théodore se préoccupe de la technologie de l’esprit. «Que devient-elle ? Aujourd’hui, on oublie son corps, on s’oublie, la tête n’est plus à sa place..», ajoute-t-il. Il rame donc à contre-courant des mutations mondiales pour faire rejaillir les valeurs humaines qui lui sont chères.
Niko, le troisième artiste se veut neutre par rapport au capitalisme. Il n’a utilisé à cet effet ni matériaux durs, ni faïence mais du bois pour matérialiser sa position. Pour Niko, le capitalisme est évolution. «Ni bien, ni mal, le capitalisme est inévitable, il faut l’adopter», a-t-il précisé. A en croire l’artiste, c’est l’Homme qui évolue. Cela est matérialisé par l’une de ses œuvres : l’échelle pointée vers le ciel. Pour Niko, l’échelle symbolise la progression humaine, l’aspiration commune de l’humanité à gravir les échelons. Cette progression est-elle facile ? Difficile ? Faisable ? La réponse à ces interrogations intéresse très peu l’artiste. Il invite alors chacun à donner des réponses selon ses aspirations.
Ces trois artistes qui ont des visions différentes du capitalisme invitent le public à découvrir leurs œuvres et à se faire une idée.
    

Aucun commentaire:

Publier un commentaire