Charly
d’Almeida, Niko et Théodore Dakpogan, trois artistes plasticiens, une seule
démarche (la récupération) pour parler d’un phénomène, le capitalisme. Trois
artistes, trois techniques et trois visions différentes du capitalisme. Il s’agit pour ces plasticiens
qui ont accouché des œuvres lors d’une résidence d’un mois d’apprécier le
capitalisme. Chacun y est alors allé à sa manière...
Charly
d’Almeida, de la toile à la sculpture métallique pour parler du capitalisme, le
pas est vite franchi. La démarche est nouvelle chez cet artiste et
l’inspiration est profonde. Charly qu’on peut désormais appeler "artiste
garagiste" s’est intéressé à la mécanique pour approuver le capitalisme.
Aussi dur que les métaux utilisés, le capitalisme est le bonheur pour cet
artiste et s’impose donc à qui veut mieux vivre. «Le capitalisme doit
s’entendre comme une recherche de pouvoir vivre mieux dans notre réalité»,
a-t-il indiqué. Etre plus humble pour bien vivre, c’est cet accent positif du
capitalisme propulsant vers l’avenir qui se lit sur les œuvres de cet artiste.
Si
Charly approuve le capitalisme en utilisant les métaux durs, Théodore quant à
lui, utilise des ustensiles de cuisine d’une époque donnée pour dénoncer le
phénomène. Il a utilisé la faïence en voie de disparition pour montrer que le capitalisme
est de passage. Autrefois, la faïence était un bijou, mais de nos jours, elle
est remplacée par des plastiques et autres objets plus modernes. Dans le capitalisme,
Théodore Dakpogan voit autrement les nouvelles technologies. Le téléphone est
ainsi pour lui ce débranchement de l’âme au profit d’un univers d’ondes qu’on
ne maîtrise plus. Technologies fonctionnelles certes, mais Théodore se
préoccupe de la technologie de l’esprit. «Que devient-elle ? Aujourd’hui,
on oublie son corps, on s’oublie, la tête n’est plus à sa place..»,
ajoute-t-il. Il rame donc à contre-courant des mutations mondiales pour faire
rejaillir les valeurs humaines qui lui sont chères.
Niko,
le troisième artiste se veut neutre par rapport au capitalisme. Il n’a utilisé
à cet effet ni matériaux durs, ni faïence mais du bois pour matérialiser sa
position. Pour Niko, le capitalisme est évolution. «Ni bien, ni mal, le
capitalisme est inévitable, il faut l’adopter», a-t-il précisé. A en croire
l’artiste, c’est l’Homme qui évolue. Cela est matérialisé par l’une de ses
œuvres : l’échelle pointée vers le ciel. Pour Niko, l’échelle symbolise la
progression humaine, l’aspiration commune de l’humanité à gravir les échelons.
Cette progression est-elle facile ? Difficile ? Faisable ? La réponse
à ces interrogations intéresse très peu l’artiste. Il invite alors chacun à
donner des réponses selon ses aspirations.
Ces
trois artistes qui ont des visions différentes du capitalisme invitent le
public à découvrir leurs œuvres et à se faire une idée.
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