Les
pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), à l’instar de
tous les pays africains, font face aux conséquences des changements
climatiques, telles que les sécheresses prolongées, les inondations, la
déforestation, la désertification… Ne pouvant pas faire face individuellement à
tous ces effets, les huit pays de l’UEMOA font recours à la Banque Ouest
africaine de développement (BOAD) qui les appuie à travers plusieurs projets
environnementaux. Ces appuis de la BOAD permettent aux pays de l’Union de
s’adapter aux changements climatiques et d’améliorer les conditions de vie des
populations.
Isac A. YAÏ
Ces
dernières années, des étendues de terres des pays de l’Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont connu les effets de l’érosion côtière. On
estime que d’ici 2050, plusieurs centaines d’hectares de terre vont s’engloutir
au fond de la mer avec certains quartiers des villes côtières. Il faudra s’attendre à des
conditions météorologiques extrêmes. Les inondations de 2010 ont causé des
dommages qui sont estimés à plusieurs milliards de Francs Cfa. Les régions
côtières des pays de l’UEMOA doivent profondément revoir leurs infrastructures
et leur système de gestion des catastrophes pour éviter d’éventuels désastres.
Des
actions de collecte et de traitement des ordures doivent se mener afin de
trouver de solution à des sacs en plastique
qui bloquent les canalisations et empêchent le drainage des eux qui
provoque des inondations. Le risque des inondations va de pair avec les
maladies, favorisées par de mauvaises conditions d’hygiène.
Eau et Assainissement
L’espace UEMOA est l’une des
régions du monde où l’accès des populations à l’eau potable et à
l’assainissement est le plus faible. Il a été ainsi démontré que si des actions
ne s’intensifient pas de manière significative, les pays de l’Union
n’atteindront pas d’ici fin 2015 la cible des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) en matière d’eau potable et d’assainissement. Pour faire
face à ces faibles taux d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, les
gouvernements des pays membres de l’UEMOA ont développé des stratégies et des
actions spécifiques centrées sur la mobilisation des ressources en eau, le
développement des infrastructures d’eau potable, d’évacuation des eaux usées et
des excréta pour réaliser une plus grande couverture des besoins.
Il convient de souligner que la BOAD a beaucoup contribué au développement du secteur de l’eau potable dans les pays de l’UEMOA en finançant des projets d'approvisionnement en eau potable en milieu urbain et d’hydraulique villageoise.
C’est dans ce contexte que les organes délibérants de la BOAD ont adopté une stratégie d’intervention de l’institution dans les secteurs de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement dans les pays de l'Union.
Il convient de souligner que la BOAD a beaucoup contribué au développement du secteur de l’eau potable dans les pays de l’UEMOA en finançant des projets d'approvisionnement en eau potable en milieu urbain et d’hydraulique villageoise.
C’est dans ce contexte que les organes délibérants de la BOAD ont adopté une stratégie d’intervention de l’institution dans les secteurs de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement dans les pays de l'Union.
La stratégie d’intervention
de la BOAD dans les secteurs de l’alimentation en eau potable et de
l’assainissement vise à accompagner davantage les efforts des Etats membres
ainsi que ceux des partenaires au développement, tout en contribuant, dans
lesdits secteurs, à la réalisation des OMD.
La
sécheresse prononcée
La
déforestation due à la commercialisation des bois vers les pays asiatiques tels
que la Chine ou l’Inde, constituent une
grande menace pour l’écosystème et la biodiversité. En Afrique au Sud du
Sahara, environ 2.000 espèces animales et 1.700 plantes seraient menacées de
disparition à cause de la sécheresse (Résultats d’une étude commanditée par la
fondation Konrad Adenauer). Si la pluviométrie a augmenté dans la zone
ouest-africaine à partir de la décennie 1990-2000, la partie sahélienne fait
face à une très forte variabilité intra et inter annelle caractérisée par une
alternance brutale entre années très humides et très sèches. Cette situation
créé une menace sur la sécurité alimentaire.
Sécurité
alimentaire
Le
développement du secteur agricole et la réalisation de la sécurité alimentaire
sont entravés par l’impact du changement climatique, l’insuffisance des
investissements et la faible capacité de mise en œuvre des projets. Les
estimations montrent que sous l’effet du dérèglement climatique, les rendements
des cultures pluviales connaîtront une réduction de 20 à 50% à l’horizon 2050.
L’espace UEMOA, notamment dans sa partie sahélienne, est exposée à une grande
vulnérabilité alimentaire qui induit un accroissement de la pauvreté. Selon la
FAO, la population sous-alimentée atteindrait 21% dans certains pays
de l’Union.
Dans ce contexte, le
challenge est de faire du secteur agricole la principale base de création de
chaînes de valeurs et un levier essentiel de développement économique par des
interventions visant le développement d’une offre agricole suffisante,
diversifiée et résiliente.
L’Afrique
de l’Ouest compte parmi les régions du monde qui enregistrent les évolutions
les plus défavorables en matière de
précipitations ; une hausse exponentielle du nombre d’inondations
consécutives à de fortes pluies y est observée depuis le début des années 2000.
Dans
les pays de l’UEMOA en particulier, les effets du dérèglement et du changement climatique impactent
négativement la productivité et la production agricole, la disponibilité
alimentaire au niveau des ménages agricoles et des marchés, de même que les
prix des produits agricoles. Au-delà du domaine agricole, ils affectent divers
autres secteurs de l’économie dont la santé avec la recrudescence de maladies
climato-sensibles (notamment la méningite et le paludisme).
Au
regard de son caractère multidimensionnel, la résilience au changement
climatique doit être appréhendée de façon transversale dans tous les aspects du
développement économique et comprendre des mesures et stratégies tant
d’adaptation que d’atténuation.
S’agissant de la
réadaptation des modèles économiques et sociaux classiques aux chocs
climatiques, les Etats sont limités notamment par : le manque de données
climatiques fiables, utiles et pratiques ; la faiblesse des capacités
institutionnelles et techniques permettant de gérer efficacement les risques et
de s’adapter au changement climatique ; les contraintes financières ;
l’insuffisance de technologies adaptées ; l’inadéquation du cadre légal et
réglementaire ; l’insuffisance de ressources financières pour soutenir les
projets dans les différents secteurs porteurs.
Un plan pour le développement
équilibré des huit pays
Conformément à ses
missions statutaires et dans le cadre de la mise en œuvre des orientations
prévues par son Plan stratégique 2015-2019, la BOAD s’est engagée à apporter un
appui aux Etats membres, en vue d’une résilience face aux chocs climatiques et
la réalisation d’une croissance durable et inclusive. Cette stratégie vise le
développement équilibré des Etats membres et de contribuer à la réalisation de
l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest. Pour mieux apporter son
soutien aux huit pays de l’UEMOA, la BOAD siège en tant qu’observateur à la
Convention Cadre des Nations Unies pour le Changement Climatique (CCNUCC) et
participe activement aux discussions relatives à la construction d’une
architecture internationale de la Finance Climat. Elle a été accréditée en 2011
comme la première Entité Régionale de mise en œuvre du Fonds d’Adaptation. Elle
abrite, depuis janvier 2013, le premier Centre Régional de Collaboration (CRC)
sur le Mécanisme pour un Développement propre (MDP) dont le but est d’apporter
un soutien direct aux gouvernements, aux ONG et au secteur privé, pour
l’identification et le développement de projets MDP. Ce Centre a déjà apporté
un appui direct à des projets en cours d’exécution dans des domaines tels que
l’énergie, les foyers de cuisson améliorés, l’éclairage efficace, le chauffage
solaire de l’eau, etc. Le CRC a par ailleurs renforcé les capacités de ses
agents dans des domaines comme le « standardisedbaseline » et la
« finance carbone » appliquée au secteur des foyers améliorés. De
plus, le Président de la Banque siège au conseil d’administration du Fonds vert
pour le climat, un fonds qui ambitionne de mobiliser, d’ici 2020, 100 milliards
de dollars US par an, pour financer des projets liés au climat, surtout dans
les pays en développement. De même, la Banque a, au début du mois de juin 2015,
obtenu l’accréditation du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), en qualité
d’entité de mise en œuvre des projets. Cette décision offre à la BOAD la
possibilité de mobiliser des ressources importantes pour financer des projets
environnementaux prioritaires pour les Etats et faisant partie des domaines de
concentration du FEM, à savoir les changements climatiques, la biodiversité et
la dégradation des terres. Elle conforte également la l’institution
sous-régionale dans son engagement sur les questions environnementales et
alimentaires. De plus le Président de
la Banque siège au Conseil d’administration du Fonds vert pour le climat. Ce fonds
ambitionne de mobiliser, d’ici 2020, 100 milliards de dollars US par an pour
financer des projets liés au climat, surtout dans les pays en développement.
La vision de la Banque concerne les projets climat, les l’efficacité
énergétique, des énergies renouvelables, des procédés industriels, l’agriculture,
la conservation des sols, l’irrigation et les forêts.
Pour
porter un regard plus attentif sur l’aspect Finance Climat dans les pays de
l’UEMOA, la BOAD a créé depuis janvier 2015, en son sein, une nouvelle
Direction de l’Environnement et de la Finance Climat (DEFIC). En plus du volet
Environnemental social et climatique, cette nouvelle Direction a pour objectif
le financement des projets d’adaptations et d’atténuation aux changements
climatiques, et la promotion et le développement de projets carbones.
Pour
les interventions de la BOAD en matière de Finance Climat, il est nécessaire
pour la Banque, en tant qu’entité chargée du développement durable, de
comptabiliser au-delà des crédits carbone, les Co bénéfices économiques,
environnementaux et sociaux qui seront générés par les projets. Une meilleure
valorisation de ces cobénéfices permettra de se rendre compte de la priorité
que ces projets devraient avoir dans le portefeuille de la BOAD, qui veut
promouvoir le développement durable.
Promouvoir des projets dans le
domaine du climat
Au
regard des enjeux liés aux dérèglements climatiques et à leurs conséquences
néfastes, la Banque Ouest africaine de développement (BOAD) s’est engagée à
promouvoir des projets d’atténuation et d’adaptation aux changements
climatiques et à mettre en œuvre une stratégie de mobilisation de ressources
appropriées. Ainsi, la BOAD créé ‘’l’Initiative Carbone". Elle a pour
objectif de promouvoir la gestion environnementale et sociale des projets
qu’elle finance, de financer des projets d’adaptation et d’atténuation et en
fin de faire la promotion et de développer des projets carbones. . Cela
permettra de tirer le maximum d’avantages résultant des transferts de
technologies plus propres et plus efficaces, et de faire bénéficier aux
économies des Etats membres le fonds environnementaux. Les actions de ladite
Initiative ont permis entre autres à la Banque d’être accréditée en tant
qu’Entité Régionale d’Implémentation du Fonds d’adaptation aux changements
climatiques dont les ressources peuvent être mobilisées sous forme de dons pour
financer des projets d’adaptation.
Par
ailleurs, dans la mise en œuvre de l’opération appelée « Facilité du
Sahel », la BOAD a déjà évalué un projet d’adaptation aux changements
climatiques au Niger. Il s’agit « d’un projet d’aménagement de 1200 ha de
la tranche d’urgence du Programme Kandadji » et de bonifierun au Burkina-Faso, un au Mali et au
Sénégal. Tous ces efforts de la Banque permettront de générer des emplois
durables et de faire face aux conséquences des dérèglements climatiques.
Responsabilité partagée mais
différenciée
L’Afrique
émet la plus faible quantité de gaz à effet de serre du monde, mais elle est la
plus frappée par les effets néfastes des changements climatiques. Elle n’a joué
presque aucun rôle dans le réchauffement de la planète qui est causé
principalement par l’activité économique des pays industrialisés. Ses
populations, très pauvres, sont les moins préparées à lutter contre les impacts
négatifs de ces changements climatiques causés par les pays industrialisés. Les
nations plus riches, qui ont de tout temps contri0bué le plus au réchauffement
du globe, sont plus capables de s’adapter à ces impacts. Une injustice !
Il
est donc impératif que la délégation africaine qui sera présente au sommet du
climat en décembre prochain à Paris lève le ton pour que cette injustice soit
corrigée. Et la meilleure façon d’aider les pays africains à faire face aux
impacts des changements climatiques est la création d’un fonds vert au profit
de l’Afrique car, il est désormais clair qu’on ne peut plus lutter contre les
effets des changements climatiques, mais il faut s’y adapter. Et pour atténuer
efficacement les changements climatiques mondiaux et s’y adapter, il faut alors
éliminer les disparités entre les pays développés et les pays en développement.
Seule possibilité pour l’Afrique de faire face à l’intensification des
sécheresses, la désertification, la montée du niveau de la mer et les
inondations.
Le
développement durable, défini comme un développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à
leurs propres besoins, implique
l’intégration harmonieuse d’une économie rationnelle et viable, d’une
gouvernance responsable, de la responsabilisation des populations, de la
cohésion sociale et de l’intégrité écologique. Un tel développement implique le
maintien de la qualité de l’environnement. Mais avec les effets des changements
climatiques, l’Afrique en général et les pays de l’Union Economique et
Monétaires Ouest Africaine (UEMOA) assistent à la dégradation de
l’environnement avec les sécheresses prolongées et des inondations intenses.
Ces effets néfastes des changements climatiques consistent non seulement une
menace sur les habitats et écosystèmes, mais freinent aussi le développement de
ces pays. Ils sont à la base de la réduction de la productivité agricole et à
l’augmentation de l’insécurité hydrique à laquelle on assiste dans l’espace
UEMOA. Le développement durable en Afrique de l’Ouest ne peut pas se réaliser
efficacement sans tenir compte des impacts des changements climatiques.
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