mercredi 26 novembre 2014

Virus de la fièvre de Lassa au Bénin : La veille sanitaire instituée



Dorothée Gazard, ministre de la santé
Face à la presse hier, le Pr Dorothée Kindé Gazard, ministre de la santé et le Dr Youssouf Gamatié, représentant résident de l’Oms au Bénin ont présenté l’évolution de la situation à Tanguiéta, suite à la détection du virus de la fièvre de Lassa qui a occasionné 2 morts sur les 14 cas enregistrés au total au sein de l’hôpital Saint Jean de Dieu et la communauté avoisinante.
« Nous sommes en situation d’épidémie », a annoncé sans détour la ministre de la santé. Ainsi, grâce aux experts de l’Oms, de Cdc Atlanta et ceux de santé publique du Québec, des descentes ont été effectuées sur place à Tanguiéta pour refaire l’historique de l’apparition du virus. 170 sujets contacts  répertoriés seront suivis sur une période de trois semaines pour déceler d’éventuelles manifestations de la maladie. Faut-il le dire, aucun cas vivant n’existe à l’heure actuelle et le dernier décès remonte au 14 novembre. Néanmoins, la veille sanitaire instituée est toujours de mise. Le médicament servant pour le traitement est déjà disponible et envoyé  dans la région pour la prise en charge immédiate dès l’apparition d’un nouveau cas.
Le réservoir du virus de la fièvre de Lassa proche de celle d’Ebola est un rat à mamelles multiples. A cet effet, les services du ministère de l’élevage sont déjà sollicités par le ministère de la santé pour qu’une équipe de vétérinaires soit dépêchée sur les lieux afin d’investiguer sur cette espèce de rongeur. En de pareilles circonstances, les mesures d’hygiène simples telles que le lavage régulier des mains sont à promouvoir afin de prémunir les populations contre ce mal. 
Dans 80% des cas environ, l’infection humaine de la fièvre hémorragique virale de Lassa reste asymptomatique. La durée d’incubation varie de 6 à 21 jours. Le début des manifestations cliniques est en général progressif avec de la fièvre, un état de faiblesse généralisée et une sensation de malaise. Après quelques jours, les malades peuvent présenter des céphalées, une irritation de la gorge, des myalgies, des douleurs thoraciques, des nausées, des vomissements, des diarrhées, de la toux et des douleurs abdominales. Le taux de létalité est de 1% mais il atteint 15% chez les malades hospitalisés.
Les personnes les plus exposées au risque de cette maladie sont celles qui vivent en zone rurale, là où on trouve toutes sortes de rongeurs, notamment si l’assainissement laisse à désirer, surtout dans les endroits surpeuplés. En général, les êtres humains s’infectent par exposition au virus, comme toucher aux excrétas, mais le virus se transmet aussi lors du contact direct avec le sang, les urines, les fèces ou d’autres liquides biologiques d’une personne atteinte. Bonne nouvelle, le traitement spécifique à l’aide de la ribavirine est efficace s’il est administré au début de l’évolution clinique de la maladie.
 Moïse DOSSOUMOU

Aucun commentaire:

Publier un commentaire