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Dorothée Gazard, ministre de la santé |
Face
à la presse hier, le Pr Dorothée Kindé Gazard, ministre de la santé et le Dr
Youssouf Gamatié, représentant résident de l’Oms au Bénin ont présenté
l’évolution de la situation à Tanguiéta, suite à la détection du virus de la
fièvre de Lassa qui a occasionné 2 morts sur les 14 cas enregistrés au total au
sein de l’hôpital Saint Jean de Dieu et la communauté avoisinante.
« Nous
sommes en situation d’épidémie », a annoncé sans détour la ministre de la
santé. Ainsi, grâce aux experts de l’Oms, de Cdc Atlanta et ceux de santé
publique du Québec, des descentes ont été effectuées sur place à Tanguiéta pour
refaire l’historique de l’apparition du virus. 170 sujets contacts répertoriés seront suivis sur une période de
trois semaines pour déceler d’éventuelles manifestations de la maladie. Faut-il
le dire, aucun cas vivant n’existe à l’heure actuelle et le dernier décès
remonte au 14 novembre. Néanmoins, la veille sanitaire instituée est toujours
de mise. Le médicament servant pour le traitement est déjà disponible et envoyé
dans la région pour la prise en charge
immédiate dès l’apparition d’un nouveau cas.
Le
réservoir du virus de la fièvre de Lassa proche de celle d’Ebola est un rat à
mamelles multiples. A cet effet, les services du ministère de l’élevage sont
déjà sollicités par le ministère de la santé pour qu’une équipe de vétérinaires
soit dépêchée sur les lieux afin d’investiguer sur cette espèce de rongeur. En
de pareilles circonstances, les mesures d’hygiène simples telles que le lavage
régulier des mains sont à promouvoir afin de prémunir les populations contre ce
mal.
Dans
80% des cas environ, l’infection humaine de la fièvre hémorragique virale de
Lassa reste asymptomatique. La durée d’incubation varie de 6 à 21 jours. Le
début des manifestations cliniques est en général progressif avec de la fièvre,
un état de faiblesse généralisée et une sensation de malaise. Après quelques
jours, les malades peuvent présenter des céphalées, une irritation de la gorge,
des myalgies, des douleurs thoraciques, des nausées, des vomissements, des
diarrhées, de la toux et des douleurs abdominales. Le taux de létalité est de
1% mais il atteint 15% chez les malades hospitalisés.
Les
personnes les plus exposées au risque de cette maladie sont celles qui vivent
en zone rurale, là où on trouve toutes sortes de rongeurs, notamment si
l’assainissement laisse à désirer, surtout dans les endroits surpeuplés. En
général, les êtres humains s’infectent par exposition au virus, comme toucher
aux excrétas, mais le virus se transmet aussi lors du contact direct avec le
sang, les urines, les fèces ou d’autres liquides biologiques d’une personne
atteinte. Bonne nouvelle, le traitement spécifique à l’aide de la ribavirine
est efficace s’il est administré au début de l’évolution clinique de la
maladie.
Moïse DOSSOUMOU
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